Les Mamas

Parfois il est intéressant de regarder autour de soi, de s’arrêter et de fixer son attention sur une image, un instant, une personne… Mon regard s’arrête aujourd’hui sur des femmes extraordinaires. Non pas dans leur façon de vivre, d’être… Mais dans leur force de vie.

Si vous allez en Tanzanie, depuis Arusha, la grande ville du Nord, il vous faut prendre un premier dalla-dalla vers USA River et descendre à Kilala. Ensuite il vous faut monter dans un deuxième dalla vers Nkoaranga. Arrivé, on peut voir l’ensemble hospitalier. Après avoir marché quelques minutes vers les hauteurs, une maison pleine de cris se distingue… C’est l’orphelinat. Y vivent 25 enfants de 1 mois à 6 ans. Ils y sont heureux, entourés de toute l’attention dont ils ont besoin. Les bâtiments sont rustiques, les installations sont précaires et pourtant on n’y trouve nulle trace de tristesse ou de manque.

Ce bonheur et cette joie de vivre ce sont les mamas qui l’insufflent. Elles travaillent en relais 24 heures sur 24. Le premier service est pris à 9 heures du matin, après la messe quotidienne. Les mamas font à manger, changent les enfants, les nourrissent et la matinée se rythme avec les réveils des plus petits. Le deuxième service commence à 17 heures, c’est le service de nuit. Les mamas qui font la nuit couchent les enfants vers 19 heures, puis dorment dans la salle commune. Elles se réveillent aux cris des bébés qui réclament à manger. A 5 heures, les plus grands sont réveillés, lavés et habillés. A 7 heures 30, les bébés sont lavés à leur tour.

Ce travail est rude, fatiguant. Et pourtant c’est toujours le sourire aux lèvres que ces femmes s’affairent. Cantate est une jeune femme d’une trentaine d’années, elle chante tout le temps. D’une voix forte et magnifique, pleine de rythme. Les enfants la suivent en musique. Mama Hundo est la directrice. Elle est pleine de tendresse et les petits lui courent tous les jours dans les bras pour lui dire bonjour.

Ces femmes ont leur propre famille. Mais chaque jour, elles deviennent de véritable piliers pour ces enfants. Elles sont payées une misère malgré leur travail acharné. Physiquement, elles souffrent, mais vous ne pourrez le voir. Elles ne se plaignent pas. Ces femmes, ce sont des héros pour cet orphelinat.

En partant, vous les verrez vous sourire et vous faire un signe de main : « Keisho », « A demain ». Aujourd’hui, j’ai décidé de m’arrêter sur ces femmes. Ces femmes qui éblouissent.

 

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